Une ville en transformation
Une semaine après notre arrivée au Cambodge, nous rejoignons la capitale, Phnom Penh. Une ville, une métropole de 1,7 millions d’habitants, soit le double par rapport à il y a 10 ans. C’est la même croissance dans tout le pays d’ailleurs qui compte aujourd’hui 15 millions d’habitants. Le retour en agglomération est dur pour nous car depuis le Japon, nous n’étions plus retournés dans une aussi grosse ville. On est un peu déboussolé et pour cause…
Entre l’est du Cambodge et la capitale, il n’y a qu’une chose, des rizières, bordées par des canaux boueux dans lesquels on pêche au filet. A perte de vue, sur une route parfaite, du vert et quelques maisons. Aux abords de Phnom Penh, il y a bien quelques industries mais que nous trouvons très rares en venant du nord. Ensuite, sur les derniers 15km, c’est incroyable, la route est complètement défoncée, poussiéreuse, les voitures, camions et motos roulent tantôt à droite, tantôt à gauche, cherchant à éviter les trous parfois profonds de 10 à 20cm. Subitement, les avenues se découvrent et le bitume est à nouveau de bonne qualité. Phnom Penh se dévoile alors devant nous. Certes, le pays est pauvre et ça nous le savions déjà mais les premières images qui se projettent sous nos yeux nous dépassent. Les enfants dorment en rue, parfois nus ou à moitié. En journée, ils vendent livres, bracelets, etc. Quand on leur donne à manger, ils se ruent littéralement sur ce qui reste dans les assiettes. Pauvreté et grande ville sont souvent associées et ne dérogent une nouvelle fois pas à la règle. Quelle tristesse…
Street food
Phnom Penh en dehors de cette réalité réussit à offrir des choses bien plus positives. C’est une ville pleine de surprises pour les yeux. Nous adorons les marchés en Asie et ici nous sommes servis, plaisir oculaire mais pas toujours olfactif, quoique! Entre quelques averses, nous mangeons le meilleur calamar grillé du voyage et nous achetons cadeaux et souvenirs. On marche, parfois on prend aussi le Tuk-Tuk, la ville se visite finalement assez facilement à pieds.
Fête Nationale
Le 09 novembre, c’est la Fête Nationale et, pour une fois, hasard du calendrier, nous sommes sur le lieu d’un événement important ! Du coup, nous assistons à quelques parades pour les 60 ans de l’Indépendance du pays. D’abord le défilé de militaires et autres mouvements nationaux, le passage du Roi (2 jours plus tard) et enfin un magnifique feu d’artifices le soir le long de la rivière. A l’inverse de chez nous, Fête Nationale ne veut pas dire que tout est fermé, au contraire, TOUT est ouvert à l’exception des services administratifs. Etonnant !
Phnom Penh nous a aussi permis de découvrir quelques bons restaurants et même un belge ! Accompagnés de Mr J (il se reconnaîtra) que nous avions rencontré en Indonésie, on passera un bon moment au resto « La Patate » à déguster un vol-au-vent, une mousse au chocolat et une Leffe+Duvel…”wharf”…
Des visites difficiles
Au niveau patrimoine et culture, de nombreux bâtiments coloniaux nous rappellent l’époque où les Français étaient ici. Quelques temples, le Palais Royal et la « Silver Pagoda », le Musée National sont les principales attractions de la ville.
Mais on ne peut pas venir à Phnom Penh sans visiter 2 sites majeurs rappelant la pire époque qu’ait connu le pays avec les Khmers Rouges, le « S-21 » et les « Killing Fields ». Il n’est d’ailleurs pas facile de raconter cette époque. Un régime de terreur, une prison de l’horreur et un génocide en pleine ville. A travers tout le pays, les citadins et les intellectuels étaient tués pour un oui ou pour un non ou renvoyés vers les provinces. Phnom Penh comptait déjà presque 2 millions d’habitants au début des années 70 mais les Khmers Rouges ont éliminé tout opposant au régime et renvoyé toute sa population dans les campagnes à des tâches agricoles. En une journée, la ville était vide, elle le restera pendant 3 ans, 8 mois et 20 jours.
La visite de ces 2 sites est dure, elle laisse des traces, on ne parle pas beaucoup. On ne comprend surtout pas comment cela est possible. Et puis, c’était il y a seulement 35 ans, nous étions nés ! Dans ce genre de situation, nous réfléchissons alors énormément à ce qui se passe aujourd’hui aux 4 coins de la planète et c’est la tristesse et l’impuissance qui nous submergent !
Le futur…
Depuis une dizaine d’années, Phnom Penh se reconstruit, lentement, il faut tout recommencer. L’histoire nous montre les dégâts que révolutions et guerres civiles ont pu causer et finalement on comprend mieux pourquoi la ville nous semble à certains endroits tellement chaotique et extrêmement pauvre. A quel prix le peuple pourra profiter de ce nouvel élan ? De nouvelles élections permettront-elles enfin à un gouvernement progressiste de changer la métropole et de donner au pays un meilleur futur économique ? Le pays n’est pas à vendre, il appartient aux Cambodgiens, ceux-ci nous donnent en tous cas tous les jours une leçon de tolérance et d’humilité. Ils méritent tout simplement un meilleur avenir !
Vous avez aimé tous les pays traversés, vous leur avez toujours trouvé un intérêt, mais certains laissent plus de traces et d’émotions… merci de nous les faire partager.
PS : j’aurais bien voulu voir l’éléphant 😉
Hello Véro, quand on voit un éléphant comme ça en rue, tu te demandes ce qui se pourrait se passer s’il commençait à courir dans tous les sens…rien de tout ça n’est arrivé 🙂
Oui, nous avons apprécié plusieurs choses dans chaque pays même si nous n’avons pas tout aimé! Je suis content de t’avoir fait découvrir l’Asie avec nos yeux, je me souviens qu’au début, après l’Amérique du Sud, tu n’étais pas forcément convaincue! 🙂
oui “pierremichaux” , j’ai vu une fois un kangourou en australie qui sautais dans tous les sens et les gens étaient désorientés alors la pour un éléphant ca devrais étre complétement plus fou.